Portrait d’entrepreneur – Osisko en fête
Lorsque l’état d’urgence sanitaire a été déclaré en mars 2020, freinant pour les deux années à venir les opérations dans le secteur culturel et événementiel, la Corporation des fêtes – devenue depuis l’organisme Osisko en fête – présentait une structure déficitaire et envisageait l’avenir avec inquiétude. L’équipe a cependant su relever ses manches. En changeant son approche et en redessinant son offre, elle est parvenue non seulement à repenser ses événements pour en assurer la durabilité, mais aussi à en ajouter de nouveaux. À présent, malgré le contexte économique difficile, c’est avec confiance qu’Osisko en fête regarde vers l’avant, en route pour sa 20e année d’existence.
«Quand je suis entré en poste, au début de 2021, l’organisme était grandement affaibli. Il fallait trouver de nouvelles sources de revenus pour financer une équipe – et notre dette – et repenser nos événements pour qu’ils soient soutenables à long terme. Il fallait aussi et surtout établir un plan pour se redonner confiance en l’avenir et pour pouvoir concrétiser un retour vers la stabilité financière», évoque Frédéric Roy-Hall, directeur général d’Osisko en fête.
En élargissant son éventail d’activités et en repensant l’offre d’Osisko en lumière, l’organisme est parvenu à capitaliser sur ses investissements. En repensant totalement la Fête d’hiver, il s’est aussi donné confiance envers l’avenir. «Avec le succès rencontré par nos deux grands projets annuels, en l’espace de six mois, nous avons compris que nous avions visé juste, tant sur la relance financière que sur la direction de nos opérations et de notre offre d’activités», mentionne M. Roy-Hall.
Cependant, pour y parvenir, Osisko en fête a dû revoir de fond en comble ses façons de faire. En effet, jusqu’à la pause forcée de 2020, les commandites et les ventes de billets représentaient presque 90 % des revenus de l’organisme. Pour la moyenne des grands festivals au Québec, cette proportion subventionnée varie plutôt de 35 % à 65 %, le reste provenant de revenus dits autonomes. Ce type de structure permet de minimiser les risques et de pérenniser les opérations. Osisko en fête a donc choisi de se repositionner en ce sens, sur un horizon de cinq ans. À cet égard, le Centre local de développement Rouyn-Noranda lui a donné un bon coup de pouce.
«Pour y arriver, il fallait se réaligner sur les objectifs de nos bâilleurs de fonds, mais aussi produire toute la documentation nécessaire pour répondre à leurs exigences sur le plan technique. Nous avons dû faire face à d’importants défis comptables quant à la vulgarisation des projets d’immobilisation qui figuraient dans nos demandes. Samuel Gingras, du CLD RN, nous a grandement aidés à comprendre et à concevoir la documentation comptable très nichée qui était demandée. C’est grâce, entre autres, à ses conseils que nous avons pu lever 170 000 $ supplémentaires pour nos projets d’avenir auprès du ministère du Tourisme, le plus gros montant jamais octroyé à notre organisation. Cela nous permet de croire en notre nouvelle stratégie et d’accroître notre crédibilité auprès des différentes parties prenantes», expose Frédéric Roy-Hall.
Le directeur général d’Osisko en fête a plein de projets en tête, car il estime que l’avenir est encourageant, malgré le contexte économique actuel. Lui et les quatre autres employés de la permanence entendent cependant se consacrer en priorité à la stabilisation de la croissance opérationnelle et communicationnelle de l’organisme avant d’aller plus loin. «La population pourra toutefois voir dès cette année une bonification évidente de l’expérience client et une plus grande implication dans notre communauté culturelle. Nous avons comme objectif de croître rapidement au cours des deux prochaines années, tant au niveau de notre offre que de nos retombées pour la communauté», assure M. Roy-Hall.